Résumé :
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L'homme postmoderne se fantasme en artiste-sans-œuvre. Son imaginaire est standardisé, son bien-être est virtuel, et son moi schizonévrotique. La société ? Fragmentée. Les révolutions ? Mentales. L'intime ? Colonisé. Que nous reste-t-il face au chaos du monde hypercapitaliste, à part le délirant repli sur soi ? Luis de Miranda répond par la révolte de l'esprit critique et de l'ironie. L'utopie nombriliste, le matraquage publicitaire ou l'invasion de la téléréalité, tout est conçu pour détourner nos pulsions créatrices au profit d'une consommation narcissique. Ego trip n'est pas un pamphlet réactionnaire de plus : c'est au contraire une belle envolée lyrique, un chant de la vie contre le vide.
Un phénomène grave, baptisé " escapism " par les médias anglo-saxons, est en train de dissoudre le lien social en Occident. Face au chaos du monde globalisé, de plus en plus d'individus se retirent dans l'univers onirique d'un Moi fantasmé. Le capitalisme actuel génère ce romantisme de masse. En plein " Ego trip ", l'homme contemporain est d'autant plus docile et consommateur qu'il ne rêve plus que de révolutions mentales et privées. Cet autiste light abandonne le contrôle du réel aux superstructures et s'isole dans ce qu'il croit être sa psyché artiste. Son imaginaire naïf est standardisé et son bien-être virtuel. L'homme postmoderne est un artiste sans œuvre. En multipliant les références tragi-comiques, cet essai, à mi-chemin entre littérature et philosophie, s'attaque aux barreaux de nos prisons dorées.
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