Résumé :
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L'affaire Diana Vaughan montée par Léo Taxil, un mystificateur de génie. — A une époque où le spiritisme et le sensationnel font recette, le journaliste Léo Taxil s'est spécialisé dans la dénonciation la plus délirante de la franc-maçonnerie. Et avec quel succès ! Cet ancien anticlérical y gagne même la sympathie du pape,,, avant de dévoiler lui-même, après douze ans, que son action relevait d'une « phénoménale mystification ». L'affaire Taxil illustre à merveille la lutte que se livrent, à la fin du XIXe siècle, francs-maçons et catholiques français. Au centre de l'intrigue, ce journaliste qui cultive le scandale et la mystification : Léo Taxil, avide de publicité et de succès de librairie, résolu à exploiter la vogue de l'occultisme, qui déferle sur l'Europe entre 1870 et 1900. — Gabriel-Antoine Jogand-Pagès (1854-1907), connu sous le nom de plume de Léo Taxil comme auteur d’ouvrages d’un anti-cléricalisme outré et ordurier, se déclare en 1885 converti de la franc-maçonnerie au catholicisme. Il commence à produire des ouvrages anti-maçonniques qui ne disent rien de très nouveau, jusqu’à ce que – après la parution en 1891 du roman “Là-bas” de Joris-Karl Huysmans, qui avait mis le satanisme à la mode –, un associé de Taxil, le Dr Charles Hacks (« Dr Bataille ») et Taxil lui-même commencent en 1892 à livrer à un public de plus en plus étonné les secrets du satanisme maçonnique. Derrière la franc-maçonnerie, on apprend qu’il y a le « Palladisme » luciférien, jadis dirigé par le franc-maçon américain Albert Pike (1809-1891) et aujourd’hui par le grand maître italien Adriano Lemmi (1822-1896), contre lequel une révolte est pourtant en cours. En effet, une grande querelle divise la « haute maçonnerie » (qui compte, bien entendu, aussi bien des femmes que des hommes) entre les partisans de deux grandes prêtresses lucifériennes : l’une odieuse, Sophia Walder, l’autre somme tout sympathique, Diana Vaughan. Pour les lecteurs de Taxil et de Bataille, l’happy ending de la conversion de Diana Vaughan au catholicisme n’est donc pas vraiment surprenant. Diana (sans jamais paraître en public, bien qu’elle se manifeste à quelques personnes en privé) commence à son tour à publier des ouvrages anti-maçonniques, qui contiennent sur le satanisme des particularités tellement bizarres que des anti-maçons catholiques s’en inquiètent et se mettent à douter. Après que le Dr Hacks-Bataille ait confessé qu’il s’agissait bien d’une mystification, Léo Taxil annonce que Diana va finalement se montrer le 19 avril 1897. Ce soir-là, à la Salle de la Société de Géographie, c’est Taxil qui paraît pour confirmer qu’il s’agit en effet d’une mystification : il a voulu montrer la crédulité des catholiques, avec la complicité du Dr Hacks et d’une dactylo d’origine quelque peu américaine, qui a joué le rôle de Diana Vaughan dans les rares occasions où il a fallu la montrer à quelques personnes. L’affaire fait grand bruit, car le Pape lui-même avait reçu Taxil... L’auteur a effectué des recherches aux archives de la préfecture de police pour avoir des documents sur Léo Taxil.
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