Note générale :
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Batailler ensemble contre les fonctions algébriques et les verbes irréguliers ne rend pas automatiquement frères d'armes et, dans un collège, on voit souvent reproduites à l'échelle enfantine les divisions par degré de fortune qui caractérisent la société des adultes. Et quand les enfants n'y pensent pas, les parents y veillent : sans l'inter-vention de sa mère, André Comarieu serait resté l'ami de Georges Lanthier. Par malheur, Mme Comarieu ne veut. pour lui que de « bonnes fréquentations » susceptibles de le hisser par la suite au rang des notables de Sault-en-Labourd, ceux qui habitent la rue de Navailles quand bien même ce serait au prix des plus légitimes aspirations de son fils. En cela, elle ressemble étrangement à cet autre camarade d'André, jean Lagarde, qui se ronge de jalousie et de rêves de grandeur mais à qui manquent l'entregent et les ressources matérielles qui facilitent tant la vie à ses condisciples, Bruno Marcillac et Patrice Dolfuss-Gomez en tête. Tous rêvent, d'ailleurs, dans cette période dite de l'entre-deux-guerres où ils deviennent des jeunes hommes, mais chacun se taille une existence à la mesure de son caractère. A l'histoire des ces adoles-cents et d'une ville provinciale, Jean-Louis Curtis a donné une suite : La Quarantaine (parue dans Le Livre de Poche).
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